Les anticapitalistes se trompent quand ils attaquent l’UE

En tant que fan de Michel Houellebecq, je dois admettre que je n’ai pas encore lu «Sérotonine». J’ai quand même appris que le personnage principal du roman serait un ingénieur agronome qui élabore des rapports pour le Ministère de l’Agriculture et déteste l’Union Européenne et le concept de «libre-échange» que celle-ci – dit-on – soutient.

Ce mini-résumât provient des chroniques des journaux et je ne peux pas garantir sa vérité. Mais s’il est correct, alors je crains qu’Houellebecq fait confusion entre ce que l’UE se prétend d’être et ce qu’elle est vraiment.  

Et cela n’a rien à faire avec ce que l’on peut penser sur le «libre-échange», bien ou mal. Il est évident que les principes de la liberté commerciale et de la circulation des capitaux sont inscrits dans les documents fondateurs de l’Union. Mais il ne faut jamais oublier que le marché unique européen n’était à l’origine qu’un cartel multinational du charbon et de l’acier.

Il est aussi extrêmement ironique de lire qu’un ingénieur agronome français qui travaille pour le Ministère de l’Agriculture considère que l’UE soit une espèce de bastion du libre-échange, tandis que l’agriculture c’est peut-être l’industrie la plus régulée, contrôlée et subventionnée de l’Europe, notamment par les actions de la République Française. En 2019, les Gilets Jaunes ont pénétré par force dans un bâtiment gouvernemental à Paris. La précédente fois ou cela s’est passée c’était dix ans avant, en 1999. Le motif ? Les agriculteurs étaient furieux à cause de la baisse des prix de leurs produits et ils, blâmant les politiques de l’UE.

En résumant, l’UE est, en général, un paradis protectionniste des oligopoles créés par des règlementations d’état, en dépit du discours officiel, qui vante les vertus de la liberté du commerce.

Et c’est très intéressant que ce discours attire en même temps les européanistes «globalistes» et les eurosceptiques nationalistes. Les uns et les autres regardent l’UE comme la quintessence du marché libre et c’est peut-être secondaire que l’un des camps s’en réjouit tandis que l’autre déplore le fait. Les voix lucides, qui critiquent l’UE des positions du libéralisme classique, sans exalter les vertus prétendues de l’état national, sont minoritaires.

Il est étonnant aussi que les européanistes qui se proclament supporteurs du marché libre militent pour une structure super-étatiste de l’Europe. D’où la confusion de plus en plus grave entre la droite et la gauche, qui devrait nous rappeler que le communisme n’est pas condamné avec la même vigueur et conviction que le nazisme. Tout en oubliant que le parti d’Hitler s’appelait «National-Socialiste du Travail».

Quant aux «corporations», le terme même devrait nous faire réfléchir. Car le «corporatisme» est une ramification économique de l’idéologie fasciste, élaborée par Mussolini comme «antidote» aux «vices» de l’individualisme et comme célébration du pouvoir de l’état. Comme écrivait von Mises, le système corporatiste n’a aucune raison de devenir efficient de point de vue économique, car son vrai but c’est diminuer la production, pour s’assurer des prix de monopole.              


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